Tiens chérie les clés du 4×4, c’est ta journée !
Il y a pile dix ans, le 8 mars 2009, à l’occasion de ce que l’on appelait encore maladroitement la « Journée de la femme », j’ouvrais les colonnes de Presse-citron à treize invitées féminines de tous horizons afin qu’elles publient chacune un article, une tribune ou un éditorial en totale liberté sur un sujet de leur choix.
Ces treize posts avaient constitué ce jour-là l’intégralité de la production du site, et je m’étais bien abstenu de ramener ma gueule. Les questions d’égalité et de sexisme y furent évidemment abordées, parfois dans un style crûment poétique (« Journée de la Chatte / Journée de la Bite : vents contraires et tempête dans un verre d’eau »), mais pas que.
Même si j’avais adoré cette journée et ce qui avait été publié, je n’avais pas renouvelé l’expérience car si elle faisait sens dans le contexte de cette époque, j’ai pensé ensuite qu’elle pourrait devenir rapidement désuète, voire ringarde. Voire même être considérée comme sexiste, ou en tout cas un peu paternaliste (genre, comme me le disait une jeune collègue cette semaine, « Hey les filles, je vous file les clés du 4X4 aujourd’hui, amusez-vous »).
Une initiative désuète ?
Toujours est-il que pour quelqu’un comme moi qui a toujours eu chevillée au corps cette conviction – que j’estime tellement naturelle – que l’égalité homme-femme est une évidence absolue, et que mesdames, vous êtes bien meilleures que nous dans une foule de domaines (ce qui n’est pas très égalitaire), je me réveille de mon bisounoursisme avec une sorte de gueule de bois.
Non, en 2019, rien n’est encore acquis, et c’est bien triste. Pire, même dans les jeunes générations, on découvre qu’il y a encore de vraies discriminations liées au genre, et de gros connards qui sévissent en bandes, comme les champions de la @LigueduLOL (moyenne d’âge : moins de 30 ans à l’époque des faits).
Sans parler des détraqués qui ont pignon sur rue dans des rédactions d’apparence propres sur elles, pour ne parler que de ce que je connais. Malheureusement je crains que tout cela ne soit que la partie émergée de l’iceberg.
Les mecs, il y a encore du boulot…