Silicon Valley, le début de la fin ?
D’accord, c’est un marronnier qui fait parler régulièrement depuis quelques années : la fin annoncée de l’hégémonie de la Silicon Valley revient de façon cyclique dans les discussions, et n’inquiète généralement que ceux qui y croient (ou ceux qui y travaillent).
Mais cette fois ce sont plutôt les chiffres qui parlent, et généralement, ls chiffres ne mentent pas, a fortiori sur un territoire où tout se mesure en dollars.
Selon de récentes études, pour la première fois, l’année dernière, plus d’Américains ont quitté le comté de San Francisco qu’ils ne s’y sont installés. Selon un sondage récent, 46 % des répondants disent qu’ils prévoient quitter la région de la baie au cours des prochaines années, comparativement à 34 % en 2016.
En cause, le coût de la vie prohibitif dans la Silicon Valley
Les raisons de ce changement sont multiples, mais la principale d’entre elles est très simplement le coût de la vie dans la vallée, parmi les plus élevés au monde. Ainsi, les jeunes entreprises en démarrage paient au moins quatre fois plus cher pour opérer dans la région de la Baie que dans la plupart des autres villes américaines. D’autres villes gagnent ainsi en importance relative.
La Fondation Kauffman, un groupe à but non lucratif qui suit l’entrepreneuriat, classe maintenant la région de Miami-Fort Lauderdale au premier rang pour l’activité de démarrage en Amérique, en raison de la densité des jeunes entreprises et des nouveaux entrepreneurs.
Peter Thiel, l’un des investisseurs les plus puissants de la Silicon Valley déménage à Los Angeles, où la scène technologique est très dynamique. Phoenix et Pittsburgh sont devenues des plaques tournantes pour les véhicules autonomes, New York pour les start-ups de médias, Londres pour la fintech, Shenzhen pour le hardware. Aucun de ces endroits ne peut égaler la Vallée à lui seul ; à eux deux, ils indiquent un monde où l’innovation est plus répartie.
Et la France, notre fameuse « Start-up Nation » ? Désolé de vous décevoir, mais à aucun moment Paris ou une autre ville française n’est mentionnée dans l’article de The Economist cité en référence.