Quand la tendance est à la chasse aux faux influenceurs
LE DEBRIEF
L’édito de la semaine par Eric Dupin
Cette semaine c’est la foire aux fuites de données. Servez-vous les amis, c’est open bar. Et ce sont (encore) Facebook, Google, Samsung et consorts qui régalent. Par une sorte d’accélération en mode centrifugeuse de l’histoire, les mauvaises nouvelles se sont succèdées à un rythme infernal depuis quelques jours.
Pas une journée sans que l’on apprenne une nouvelle faille, un nouveau bug ou une nouvelle erreur de manipulation ayant généré une divulgation de données privées.
Quand ce n’est pas Facebook qui appuie sur le mauvais bouton et « débloque » par erreur des contacts qui avaient été bannis par des utilisateurs – une faille qui a touché 800.000 personnes – c’est Google qui lit vos emails via Gmail. Sans vous demander votre avis, vous avez signé, hein. Mais le pire de ce terrifiant best-of concerne probablement Samsung. On apprenait en effet cette semaine que certains de ses smartphones de la gamme Galaxy envoyaient des photos de la bibliothèque de leurs utilisateurs à certains de leurs contacts. En loucedé, bien sûr.
On ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer, mais on sait que ce genre de bug peut avoir des conséquences dramatiques. De celles qui peuvent même foutre une vie en l’air. Alors, on rit encore ? Jaune, probablement.
LA GROSSE INFO
Parrot abandonne totalement son activité dans les équipements automobiles pour ce concentrer sur les drones.
C’était dans l’air depuis longtemps. Malgré ses difficultés financières et la concurrence féroce des marques chinoises sur ce secteur (DJI a presque raflé tout le marché du drone de loisirs), Parrot cède 100% de ses parts dans les activités d’info-divertissement automobile, qui fut pourtant son activité historique pendant plus de deux décennies. C’est Faurecia qui prend le contrôle de la branche de façon anticipée, puisque l’entreprise, qui détenait déjà 20% de Parrot Automotive, devait seulement monter à 51% en 2019. Probablement une bonne nouvelle pour tous les passionnés de drones de loisirs.
LES RESTES DE L’INFO
- Le SMS se prend un gadin
- Rejet de la réforme du droit d’auteur de l’UE, les GAFA sablent le champagne
- Auto : l’hybride rechargeable plutôt que le tout électrique d’ici 2030
- Mieux que le DIY, vive le Repair It Yourself contre l’obsolescence programmée
GRAND FORMAT
Quand la tendance est à la chasse aux faux influenceurs
Par Louise Millon
Nous en avions parlé dans Citronium numéro 9. Il y a quelques jours, la multinationale Unilever indiquait qu’elle refusait désormais de travailler avec de faux influenceurs, ceux qui ont pour habitude d’acheter des likes ou des commentaires. Considéré comme le deuxième plus gros annonceur mondial, la société possède des produits tels que Lipton, Dove ou encore Axe. En faisant cette annonce, la société met au jour une tendance généralisée : la chasse aux faux influenceurs.
Au total, le budget qu’Unilever consacre au marketing s’élève à 7,7 milliards d’euros, là où quelque dix millions sont spécifiquement consacrés à la collaboration avec des influenceurs. Compte tenu du fait que la rémunération des influenceurs est principalement fondée sur le nombre de followers et de likes, il est logique que certains d’entre eux cherchent à gonfler les chiffres pour élever leurs tarifs. Pour les marques, cela signifie qu’elles font appel à un communauté fragmentée entre les utilisateurs réels et les bots ou les pods, et non à une audience réellement qualifiée. En penchant du côté du dark social media, certains faussent ainsi la supposée transparence et les enjeux business qui se jouent sur Instagram.
Les YouTubeurs s’en mêlent
Le 28 juin, le YouTubeur Guillaume Ruchon mettait en ligne une vidéo intitulée « La vérité sur les influenceurs (fake) ! », dont le sujet est aussi limpide que le titre. Après une semaine, la vidéo cumule plus de 195 000 vues, faisant de celle-ci le contenu le plus vu de sa chaîne à ce jour. De la même façon, la YouTubeuse LOdoesmakeup a partagé une vidéo, le 30 juin, avec le titre « Quand va-t-on enfin réagir ? (FAKE influenceurs sur Instagram) », qui est également la plus visionnée de sa chaîne avec un total de presque 110 000 vues. Nul doute que le sujet rassemble autant qu’il déchaîne les passions des internautes et des influenceurs.
Dans sa vidéo, Guillaume Ruchon évoque HypeAuditor, un outil qui dépasse la simple décomposition du nombre d’abonnés et de likes. Comme l’évoque le YouTubeur, l’un des points importants est caractérisé par l’engagement, un score que l’on peut obtenir en divisant le nombre de likes par le nombre de followers. Si le résultat est cohérent, il devrait se situer entre 10 et 15%. Néanmoins, l’outil permet d’aller plus loin puisqu’il analyse aussi les likes afin de savoir si ceux-ci sont naturels ou s’ils viennent de bots ou de pods. Pour rappel, ces derniers caractérisent une communauté qui se like entre elle afin de faire gonfler les chiffres. Outre l’analyse de la nationalité des followers et des likes, HypeAuditor donne accès à un graphique montrant la courbe de progression des followers depuis qu’un utilisateur a créé son compte. S’il y a un pic qui n’est pas justifié par un concours ou autre élément de ce type, c’est que l’influenceur s’est payé des abonnés.
Suite à leurs deux vidéos, plusieurs influenceurs tels que Guillaume Ruchon, Ophélie Duvillard et d’autres ont révélé en story qu’on leur avait acheté des followers en masse afin de faire baisser leur crédibilité. Le problème a également touché le récent compte Instagram « Rends les followers ». Avec l’outil Social Blade, le compte analyse les profils d’influenceurs afin de les dénoncer publiquement tout en calculant leur « score fake », le nombre d’abonnés qui n’est pas naturel.
Difficile de s’accorder sur cette mouvance actuelle, qui tend plutôt à dénoncer les tricheurs qu’à éduquer les marques qui souhaiteraient collaborer avec les influenceurs. Hormis les vidéos de Guillaume Ruchon et LOdoesmakeup, la tendance est donc plutôt à la dénonciation sur la place publique qu’est Internet.
LE TIERCE DANS LE DESORDRE
13,99
En euros, le tarif d’abonnement d’un service « Ultra » de Netflix qui serait en préparation
2020
La date de mise en place d’un « indice de réparabilité » par le gouvernement français pour lutter contre l’obsolescence programmée
60 millions
En dollars, les recettes générées par Super Mario Run depuis sa sortie fin 2016
TUTO
Comment créer des groupes de diffusion sur WhatsApp
Par Setra
Les groupes WhatsApp sont de plus en plus utilisés dans le milieu professionnel. Mais comme tout le monde peut écrire un message, votre groupe peut rapidement virer au chaos.
Heureusement, l’appli de messagerie a lancé une fonctionnalité qui permet de créer des groupes dans lesquels seuls les administrateurs peuvent poster des messages, ce qui serait par exemple pratique pour les diffusions d’annonces importantes.
- Pour créer ces groupes, vous devez d’abord mettre à jour l’application WhatsApp, et vous assurer d’avoir cette fonctionnalité.
- Une fois l’application mise à jour, ouvrez le groupe (ou créez en un nouveau).
- Appuyez sur le nom du groupe, puis ouvrez les « Réglages du groupe ».
- Vous y trouverez normalement une nouvelle option « Envoi de messages ». Appuyez dessus et choisissez « Tous les participants ».
L’APPLICATION
Revolut
L’application Revolut est évidemment en lien avec la banque en ligne éponyme. L’ouverture d’un compte se fait en moins d’une minute et vous donne accès à votre argent partout dans le monde et dans toutes les devises. Revolut supprime les frais de change pour que vous puissiez désormais échanger et dépenser de l’argent à l’étranger sans aucun frais. Parfaite pour les voyages.
OBJET DE CURIOSITE
Aveine – Smart Wine Aerator. Bien trop souvent négligée, l’aération du vin est pourtant une étape ô combien importante dans la dégustation d’un bon vin. Né de la passion de 3 français pour les vignobles de France, ce petit aérateur de vin connecté a été très remarqué lors du CES 2018. Son design, son fonctionnement et son efficacité ont été salués par le milieu de l’oenologie. Un Grand Cru.
LE BON TUYAU
Tester MacOS Mojave en avant-première.
Si vous n’en pouvez plus d’attendre la sortie officielle de macOS Mojave voici une petite astuce qui pourrait vous plaire. En effet, il est possible de tester macOS Mojave en avant-première via le programme de logiciels bêta d’Apple. Prévoyez environ 40 minutes d’installation sur un mac récent. À vous les joies du mode sombre, du FaceTime multi-groupe et des autres nouveautés apportées par cette mise à jour.
#LIRE
Dans notre bibliothèque
« Lève-toi et code – Confessions d’un hacker » Rabbin des Bois
Rabbin des Bois c’est ce hacker français connu du commun des mortels pour avoir dévoilé une faille de sécurité de Sciences Po Paris. Dans son livre, Rabbin des Bois brise son propre code source et nous dévoile sa vision désabusée d’une société mourante. Exhortant au réveil des consciences, ce génie dépressif fait néanmoins fi de toute naïveté mielleuse. Il faudra pas compter sur lui pour nous sauver.
#VOIR
Un Insta, un film, une fiction, un site et le reste
Tu mourras moins bête (Arte – YouTube)
Le Professeur Moustache et son assistant Nathanaël expliquent les phénomènes scientifiques du quotidien. Tous les mardis et samedi, un nouvel épisode !
#CLASH
La polémique de la semaine
Grosse overdose de Drake sur Spotify
Le week-end dernier, Spotify a fait la promotion du dernier album de Drake. Une promotion excessive qui a rapidement fait réagir les utilisateurs de la plate-forme de streaming musical. Il était, en effet, impossible de passer à côté du rappeur canadien qui apparaissait sur chaque playlist. Vécue comme de la publicité non souhaitée, certains utilisateurs ont même demandé un remboursement de leur abonnement.
#TWEET
Les trolls de Twitter ont (parfois) de l’humour
Ces thugs dans le Rhône ! Ils viennent de limiter une route à 80 km/h alors qu’elle était limitée à 70 avant ! 😍
— Stratosphérique (@Stephpasnie) 4 juillet 2018
LA CREA
De la com digitale qui claque
Cette semaine, TSI Payment, FinTech française spécialisée dans les paiements et la monnaie électronique, lance, en partenariat avec l’agence Digitools, une campagne Coupe du Monde 2018 sur les réseaux sociaux. Objectif : promouvoir sa solution Ticket Premium, moyen de paiement prépayé pour les sites de gaming et gambling pour jouer et parier sans carte ni compte bancaire sur plus de 400 sites de jeux vidéo, poker, paris sportifs et hippiques.
TRAFIC D’INFLUENCE
Chaque semaine, nous tentons de vous influencer
Influenceurs : 7 erreurs à ne pas commettre sur Instagram
Réussir sur Instagram n’est pas donné à tout le monde, et avec un milliard de membres, il est de plus en plus difficile d’émerger. Voici 7 règles de base à respecter pour celles et ceux qui se voient en influenceurs.
- Publier des images de faible qualité
Instagram n’est pas juste un réseaux social de partage de photos. C’est un lieu de partage de belles photos. Ou de photos qui ont du sens et qui racontent une histoire. Non seulement vos photos sont destinées à transmettre votre message à vos adeptes, mais elles doivent aussi être visuellement attrayantes. Utilisez des images de haute qualité et donnez-leur un aspect aussi captivant que possible. Tirez parti des puissants outils de retouche photo qui vous permettent d’améliorer, d’embellir et d’améliorer vos photos.
- Utiliser des hashtags peu pertinents
Les Hashtags sont un moyen fantastique d’augmenter votre portée sociale et de gagner en visibilité. C’est un bon moyen pour les personnes partageant les mêmes idées de découvrir votre contenu. Vous pouvez ajouter jusqu’à 30 hashtags sur chaque post Instagram, mais cela ne veut pas dire que vous devriez en utiliser autant. Évitez de mettre plus de 10 hashtags par publication.
- Ne pas être transparent
Si vous faites la promotion d’un produit ou service, vous ne pouvez plus partager un message sur les médias sociaux sans le signaler comme un message sponsorisé ou payant. Pour des raisons de transparence, il est vivement recommandé (et même obligatoire d’un point de vue légal) pour les influenceurs de signaler si un post est financé par un annonceur. Sur Instagram, ajoutez simplement un hashtag comme #Ad ou #Sponsored à votre texte.
- Utiliser des robots
Il est facile d’acheter des followers, mais c’est risqué (voir notre article sur le sujet dans ce numéro). Si vous voulez vraiment réussir en tant qu’influenceur, concentrez-vous sur les interactions authentiques avec des personnes qui sont réellement intéressées par votre contenu. Aussi laborieux que cela puisse paraître, la croissance organique est le seul moyen de durer et de sortir du lot.
- Publier du contenu non pertinent
Concentrez votre contenu sur ce que votre public s’attend à voir de vous. Non seulement les images doivent être cohérentes votre thématique, mais les légendes et les hashtags doivent aussi être pertinents. Lorsque vous affichez du contenu hors sujet, ou changez votre style ou votre ton de façon inattendue, vous risquez de vous aliéner votre public.
- Partager du contenu avec un timing non adapté
Une autre erreur courante des influenceurs en herbe sur Instagram est de partager le contenu d’une manière inopportune. La cohérence est la clé pour rester pertinent. Établissez un calendrier approprié pour la publication de chaque article. Planifiez à l’avance et soyez aussi régulier que possible. Ne faites pas une pause soudaine ni trop longue car vous risquez de désorienter vos fans.
- Ne pas répondre aux commentaires (ou trop attendre)
L’engagement de l’utilisateur est la l’une des recettes de la rétention de l’audience. Raison de plus pour vous engager avec des gens qui laissent des commentaires suite à vos posts.
CALCULETTE
Le chiffre
41%. C’est la part de la génération Y prête à se passer de shampooing pendant une semaine plutôt que de se séparer de son smartphone. Une statistique qui vient appuyer l’addiction aux smartphone de toute une génération.
PODCAST
Un podcast à découvrir
Future Talks, un Podcast créé par Oui.sncf et le média décalé Ulyces durant le salon VivaTech. Émission principalement dédiée à l’innovation technologique.
AGENDA
Un évènement à ne pas manquer
DataGenius – Du PoC à la Prod : Introduction au Machine Learning !
En partenariat avec Auvergne-Rhône-Alpes Entreprise, voici un évènement dédié au Machine Learning. Pour les managers et responsables techniques des entreprises. Attention places limitées !
MOUVEMENTS
Nominations, fusions, rachats… et séparations
QWANT nomme François Messager au poste de Directeur Général.
QWANT, le moteur de recherche européen, annonce la nomination de François Messager au poste de Directeur Général. Il aura en charge notamment d’accompagner l’entreprise, en pleine phase de croissance, dans son organisation et dans la transformation de ses processus de travail. Depuis 2006, François Messager a occupé le poste de Directeur des systèmes d’information et de l’organisation dans de nombreux grands groupes, tant dans la distribution que dans le monde de l’assurance et la santé, comme Carrefour, Celio, Monoprix, Vivarte et Apria RSA.
JEUNE POUSSE
Le pied sur l’accélérateur
Accenture poursuit la digitalisation de ses recrutements avec l’application Goshaba. Accenture a décidé d’intégrer dans sa stratégie de recrutement, Goshaba, un nouvel outil innovant permettant de renouveler et renforcer les processus de recrutement. Cet outil de pré-sélection, testé en interne en Décembre 2017 sur les nouveaux arrivants et différents membres d’Accenture puis de façon externe auprès des stagiaires en fin d’étude, des étudiants en apprentissage et des jeunes diplômés de nombreuses écoles, connait un véritable succès auprès des candidats.
La grosse levée
CREME DE LA CREME lève 3 millions d’euros. Crème de la Crème est une plateforme qui intervient sur le secteur très concurrentiel de la mise en relation entre entreprises et profils freelances qualifiés. Les investisseurs qui rentrent dans le capital de la start-up sont Alto Invest ainsi que des business angels.
En direct de l’écosystème
Médias en ligne : tour de table en préparation pour le premier pure player français d’information économique. La deuxième étape du projet ZZPROJECT, création d’un pure player français d’information économique global. «Pure player» signifie que le média opèrera exclusivement sur le Web. «Global» indique qu’il s’adressera à des internautes de toutes les régions du monde et sera de ce fait diffusé (notamment) en anglais, langue internationale.
À LA LOUPE
L’étude
L’étude de cette semaine à été menée par Ingenico, une société spécialisée dans les solutions de paiements. Elle publie les résultats d’une enquête consommateurs sur l’achat de fournitures de rentrée. Il ressort de cette étude que 26 % des personnes interrogées comptent acheter leurs fournitures en lignes. Faire des économies est la principale raison de ce choix alors que les déplacements en magasins ont la préférence des enfants. Ils représentent également une occasion de voir les articles et de juger de leur qualité.